PORTRAIT DE CONSOM'ACTEURS : ELORA
Comment avez-vous connu Bio consom’acteurs ?
J’ai connu Bio Consom’acteurs en cherchant un stage. Cette recherche a été compliquée puisque je ne trouvais pas d’association qui défendait les mêmes valeurs que moi, jusqu’à ce que je tombe sur l’offre de Bio Consom’acteurs.
Qu’est-ce que la consomma on « responsable » selon vous ?
La consommation responsable c’est la première étape de l’ « empowerment », elle nous permet de reprendre (en partie) le contrôle dans un système où le/la citoyen.ne est réduit à être consommat.eur.trice. C’est la concrétisation de notre réflexion individuelle : lorsque l’on a pris conscience de l’impact individuel de notre consommation sur la société. Concrètement, c’est consommer « mieux » en favorisant la qualité à la quantité, une agriculture qui soit bio, locale et justement rémunératrice. C’est aussi en limitant sa consommation, favoriser les achats de seconde main, faire plus de choses soi-même, et opter pour des alternatives qui soient moins émettrices de déchets.
En fait c’est une manière de réinventer son quotidien, ce qui demande du temps, mais il ne faut surtout pas culpabiliser quand on n’y arrive pas, quand on achète une bouteille d’eau parce qu’on a oublié sa gourde... Car il faut faire attention à ne pas rentrer dans le jeu des entreprises, qui utilisent le terme de « responsable » pour justement se déresponsabiliser. D’autant plus, que la consommation « responsable » devient un argument de vente, et permet d’augmenter les prix, ce qui rend plus difficile une accessibilité à tous les pans de la société. Le risque de cette idée de consommation « responsable » est aussi d’augmenter la charge mentale et notamment celle des femmes.
Comment devient-on une consom’actrice ? Racontez-nous votre histoire, votre engagement personnel ?
J’ai commencé assez jeune à me poser des questions sur ma consommation de viande, et c’est à 15 ans que j’ai décidé de devenir végétarienne. C’est là que mon engagement personnel pour une transition écologique et sociale a commencé à grandir petit à petit. C’est aussi à ce moment que j’ai dû faire face aux incompréhensions et critiques dans mon entourage. J’ai commencé petit à petit à consommer autrement, moins et mieux. Aujourd’hui, je dépense très peu très rarement (sauf pour la nourriture et le pass Navigo exorbitant), et encore plus rarement des choses neuves.
Comme je l’ai dit plus haut, la consommation « responsable » n’est qu’une étape (en tout cas pour moi). En effet, il y a un moment où après avoir passé du temps à réfléchir, à changer notre quotidien, on se rend compte que le combat n’est pas individuel mais collectif.
CertainEs disent que le fait d’adopter une consommation responsable enferme sur soi-même et prive de temps qui pourrait être mis à profit pour s’attaquer au problème : le modèle économique et social actuel. Je suis en partie d’accord, on ne peut critiquer un système si on reproduit tous les codes que l’on critique, mais il ne faut surtout pas considérer le rôle de consom’acteur/actrice comme une fin en soi.
Selon vous, quels sont les enjeux d’une transition écologique aujourd’hui ?
La transition écologique est urgente et nécessaire car c’est la survie sur terre qui est en jeu, mais c’est aussi une manière sur le plus court terme de mettre en place une vie humaine qui se fasse en harmonie avec la planète.
Au niveau de l’alimentation, il est plus que temps de repenser le modèle agricole industriel et de favoriser des méthodes respectueuses de l’environnement et de l’Humain. C’est un enjeu de bien-être social, de lutte contre le dérèglement climatique, contre les inégalités sociales intra- et inter pays et un enjeu sanitaire de grande ampleur.
En soi, les enjeux sont nombreux et je ne pourrais pas tout détailler ici, mais je pense, que pour une transition écologique et sociale réussie, il faut réinventer notre rapport au temps : la recherche permanente d’une productivité accrue explique une partie des problèmes environnementaux et sociaux. Les transports toujours plus rapides, la 5G...
Quels conseils donneriez-vous à un.e novice qui veut se lancer dans la consommation responsable ?
D’abord, le premier conseil serait d’être indulgent.e envers soi-même. Se lancer dans la consommation responsable c’est déjà un grand pas, mais on n’a pas toujours le temps, l’envie, l’argent et on peut (et on a le droit de) se laisser avoir par la facilité du repas industriel, par l’achat de son déo par flemme de le faire... Il faut aussi être indulgent.e avec les gens qui nous entourent qui ne comprenne pas toujours et qui ont du mal à changer les habitudes qu’ils ont avec vous.
Ensuite, je dirais qu’il faut essayer de se renseigner sur les sujets qui nous intéresse particulièrement, parce que le savoir c’est le pouvoir. Si on sait pourquoi un produit est mauvais pour nous/l’environnement/les travailleur.se.s qui le produisent... on peut agir et informer. Cela permet aussi de ne pas se laisser berner par le greenwashing de certaines entreprises, qui surfent sur l’écologie comme si c’était une mode et qui ne font pas avancer la cause, bien au contraire. S’informer ça permet aussi de communiquer avec les personnes qui ne sont pas dans le même état d’esprit que vous, et de pouvoir contrer leurs arguments dans un esprit de discussion.
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