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Un état des lieux du gaspillage alimentaire en France.

Chaque année 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont perdues dans le monde, faisant ainsi du gaspillage alimentaire un problème d’ampleur immense. La France n’est évidemment pas épargnée par ce phénomène. 
Quelle est donc la situation dans l’hexagone ? Quelles sont les conséquences directes ou indirectes de ce gaspillage ? 

    1. Tous et toutes concerné.es

Publié le 14 juin 2013 par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le Pacte National de Lutte Contre le Gaspillage Alimentaire estime que toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée est considérée comme du gaspillage alimentaire. Cette définition fait ressortir le fait que nous sommes tous et toutes ou entreprises, concerné.es par le problème. 

En mai 2016, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a publié un rapport intitulé « Pertes et Gaspillages Alimentaires : L’Etat des Lieux et leur Gestion par Etapes de la Chaine Alimentaire », illustrant la responsabilité de chaque secteur d’activité de l’alimentation quant au gaspillage. Voici les chiffres :
    • Le secteur de la production agricole = 32%
    • Le secteur de la transformation alimentaire = 21%
    • Le secteur de la distribution alimentaire = 14%
    • Le secteur de la restauration collective et commerciale = 14%
    • La part des ménages = 19%

    2. Le coût environnemental
 
Le gaspillage alimentaire est évidemment coûteux pour l’environnement et varie selon le secteur d’activité et la nature des produits. Toujours d’après le rapport de l’ADEME, en France cette perte représente par an, 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit 3% des émissions à effet de serre du pays, tout secteur confondu. 

L’impact environnemental se traduit entre autres par le gaspillage des ressources utilisées pour la production telles que l’eau, la surface agricole ou encore l’excédent d’engrais chimiques ou de pesticides. A cela s’ajoute le transport par camion, bateau ou avion. 

    3. Le coût économique

D’après l’ADEME, le coût économique direct du gaspillage alimentaire en France s’élève chaque année à 16 milliards d’euros, soit 239 euros par habitant par an. 

Cette perte d’argent se répercute essentiellement sur le consommateur. En effet chaque secteur alimentaire concerné par du gaspillage comblera la perte économique engendrée en augmentant les prix de vente. C’est donc le consommateur, en bout de chaîne, qui se voit infliger cette augmentation du prix lors de l’achat. De plus, la gestion des déchets alimentaires se finance en partie par des taxes qui sont payées par les citoyens. 

    4. Le coût social 

D’après la Fédération Française des Banques Alimentaires, 3,5 millions de français subissent l’insécurité alimentaire, c’est à dire que la disponibilité d’aliments sains et nutritifs ou la capacité à acquérir des aliments personnellement satisfaisants par des moyens socialement acceptables leur est limitée ou incertaine. 

Par conséquent, le gaspillage des denrées alimentaires faisant augmenter le prix d’achat fait également croître le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire.  

Endiguer le gaspillage alimentaire permettrait de réduire le prix d’achat et ainsi de rendre des aliments plus accessibles pour des millions de français. 

    5. Les solutions 

L’article L541-15-4 du Code de l’Environnement entend lutter pour le réemploi et contre le gaspillage alimentaire. Ce qui implique de « responsabiliser et de mobiliser les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de denrées alimentaires, les consommateurs et les associations ». 

4 principales actions sont à mettre en œuvre selon l’ordre de priorité suivant :
    1) La prévention du gaspillage alimentaire ;
    2) L’utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation ;
    3) La valorisation destinée à l’alimentation animale ;
    4) L’utilisation à des fins de compost pour l’agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par méthanisation. 

L’Etat préconise aussi la sensibilisation et la formation de tous les acteur.trices ainsi qu’une communication régulière auprès des consommateur.trices. 

Il existe également d’autres pistes pour réduire le gaspillage alimentaire, proposées par différentes associations de défense de la nature et de l’environnement.  La diversification des circuits de distribution, l’amélioration du bien-être animal ou encore l’investissement dans de meilleures techniques de stockage et conservation en font partie.

Le gaspillage alimentaire est un problème important en France et ailleurs, que ce soit pour l’Homme ou l’Environnement. Des actions sont entreprises à l’échelle nationale mais chacun.e peut agir pour le réduire !

Merci à Thomas Gaudin pour cet article.

Alimentation/Santé

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