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Le comportement des Français change… mais il reste le frein du portefeuille
Publié par Webmaster le jeu. 06/10/2011
Selon une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), les Français sont de plus en plus nombreux à économiser l’eau, à bouder la voiture, à sourire à la bio… mais une étude d’Ethicity estime que, si la part des personnes sensibles au développement durable augmente, les moyens financiers restent un obstacle pragmatique et conséquent aux changements de comportements.
Plus de 2 Français sur 3 essaient d’économiser l’eau du robinet, alors qu’ils étaient seulement la moitié à le faire en 1995. C’est le résultat d’une étude du Crédoc, menée en 2010 sur 2000 personnes. Elle montre que les Français changent leur façon de consommer. Un effet de la crise économique ? Pas que. Pour 54% de ces empêcheurs de goutter en rond, c’est la préservation de la ressource naturelle qui les motive le plus.
Un autre comportement se banalise : la consommation de produits issus de la bio. Pour preuve : 52% des personnes disposant de moins de 900 euros par mois consomment des produits bios, selon l’étude du Crédoc (contre 20% en 1995). «Réservé à une minorité plutôt aisée et très engagée il y a quinze ans, le bio se diffuse désormais dans les catégories les plus modestes'', rappellent les auteurs de l’étude. Qui ajoutent que « 60% des jeunes achètent de temps à autre bio », quand ils n’étaient que 26% en 1995. La bio perdrait donc son image de produit réservé à une élite, au profit d’une autre favorable non seulement à la Terre, mais aussi (surtout ?) à la santé et au goût, précise le rapport.
Autre évolution, cette fois-ci vis-à-vis des transports. Avoir une voiture va de moins en moins de soi, pour les jeunes Français : « 59% des 18-25 ans disposent d’une voiture, contre 74% au début des années 1980 ».
Dans la famille « Concernés », je veux le « vert bâtisseur »
Ces changements de comportements sont-ils le fait d’une prise de conscience environnementale ? Oui, pourrait-on dire au regard d’une autre étude (par le cabinet Ethicity), cherchant à typer les Français selon leur consommation et le développement durable. Du moins, pour les 40% de Français qui essaient de changer concrètement leur mode de consommation. Point commun aux membres des « concernés » : leur pouvoir d’achat est important. Ils font tous partie au minimum de la classe moyenne, supérieure à aisée pour la plupart. Parmi ces « concernés » (par le développement durable), le cabinet distingue les « éclaireurs » (qui cherchent à la fois à consommer moins, local, écolo, social, à se contenter du nécessaire, à fabriquer eux-mêmes leurs produits) ; les « bio-beau » (intéressés avant tout par leur plaisir, leur santé et sensibles aux tendances) ; les « verts bâtisseurs » (des urbains très informés, attentifs à la provenance des produits, aux impacts sur la biodiversité mais aussi sur le social) ; et les « bonne conduite » (imprégnés par des valeurs traditionnelles qui les conduit à ne pas gaspiller et à avoir un comportement éthique).
« Convaincues… mais limitées par leur pouvoir d’achat »
Deuxième type de consommateurs: les « sensibles » (au développement durable, toujours), freinés par les difficultés financières. Ils appartiennent tous aux classes moyennes inférieures ou modestes. Qu’ils soient impliqués avant tout dans ce qui les fait économiser (les « éco-restreints », qui font attention aux emballages, aux consommations d’eau, d’énergie…) ou demandent à être rassurés et convaincus par le développement durable (les « perméables »), ces personnes admettent le développement durable comme une nécessité. Mais se disent limitées par leur pouvoir d’achat. Elles privilégient donc les prix bas. Ils sont 25% de Français à être concernés par ce groupe, et ce chiffre ne cesse de gonfler selon le cabinet d’étude.
Enfin, 35% des Français demeurent sceptiques vis-à-vis du développement durable. Ceux-ci ne changent pas de mode de consommation. Parmi eux, on trouve ceux pour qui le fait de consommer est un exutoire, une façon de compenser leurs soucis quotidiens. Ce sont les « consophages », pour qui le développement durable est une mode. Quant aux « minimiseurs », ils ne voient leur intérêt, d’après le cabinet d’étude, que dans la reprise de la croissance économique, comme cela peut être le cas des boursicoteurs.
Consultez l'étude du Crédoc : http://www.credoc.fr/pdf/4p/242.pdf
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