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Cantines bio et locales : c'est pour bientôt !

fraise crocodile
crédit photo : Martino!

Excellente nouvelle : la loi pour l'ancrage territorial de l'alimentation, portée par Brigitte Allain, députée de Dordogne, a été adoptée le 14 janvier à l'unanimité à l'Assemblée nationale.


20% de produits bio en 2020

Les pétitions, ça marche. Celle sur la bio dans les cantines, portée par Agir pour l'environnement et ses partenaires - dont Bio Consom'acteurs -, qui a recueilli plus de 100 000 signatures en quelques jours, a porté ses fruits. A partir de 2020, la restauration collective publique proposera au moins 40 % d'aliments « durables, locaux, de saison », en vertu de la loi portée par la députée Europe Écologie- Les Verts de Dordogne, qui a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale le 13 janvier.

Si elle est confirmée dans les mois prochains, cette loi permettra, avec des objectifs contraignants, à tous les restaurants collectifs (écoles, hôpitaux, maisons de retraite...) de proposer 40% de produits locaux, de saison et de qualité, dont 20% de produits bio d'ici 2020.

L'enjeu est énorme : la restauration collective représente 270 000 repas par jour dans les lycées d'Ile-de-France. Dans tout l'Hexagone, il s'agit de 3 milliards de repas par an, tous établissements publics confondus. Il s'agit d'un levier puissant pour favoriser l'agriculture bio et locale, et ainsi répondre aux problématiques climatiques et plus largement environnementales actuelles.
 

Un levier pour créer des filières bio en France

La loi intègre également un Observatoire de la sécurité alimentaire et des circuits courts, qui permettra de vérifier que les objectifs sont suivis par les opérateurs de la restauration collective et de donner des sanctions lorsque l'échéance de 2020 sera venue en cas de manquement.

Pour tenir ces objectifs, il faut maintenant monter des filières bio et locales (comme le fait le réseau Manger bio ici et maintenant), c'est-à-dire à favoriser l'installation de producteurs bio, créer des légumeries (pour cuisiner les aliments en grande quantité), des abattoirs locaux, des plateformes logistiques, etc. C'est aussi l'occasion de créer des emplois dans les territoires!

Aujourd'hui, les aliments biologiques représentent à peine 3 % des achats de la restauration collective, alors même que le Grenelle de l'environnement avait fixé un objectif de 20 % en 2012. Les députés semblent avoir été sensibles au fait que la consommation de produits locaux est un marché devenu porteur : selon les statistiques du  ministère de l'agriculture, "20 % des producteurs commercialisent une partie de leurs produits via des circuits courts", c'est-à-dire bio et non-bio.

Bio Consom'acteurs se félicite du vote de cette loi, qui place le lien entre consommateur et producteur à la place qu'il mérite dans notre système agri-alimentaire. Nous serons attentifs à la suite du processus législatif et à l'application de cette loi – notamment sur la part de bio.

Restauration collective

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