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Glyphosate, bien-être animal, étiquetage: les dernières « avancées » de la loi Agriculture et Alimentation

Que l’on considère que les choses ont avancé, stagné, ou pire, régressé en ce qui concerne les décisions prises autour du projet de loi agriculture et alimentation*, on ne peut nier que le mois de Juin a été riche en émotions, décisions et réactions.

Vous avez eu quelques difficultés à suivre toutes les péripéties qui ont concerné la loi agriculture et alimentation en Juin ? Vous souhaitez en savoir plus sur les amendements qui ont été adoptés ou rejetés à l’Assemblée au cours des dernières semaines ? Bio Consom’acteurs vous propose un résumé des derniers épisodes.

Glyphosate : la trahison du gouvernement

Il s’agit très probablement de la plus grande déception du mois. Malgré la mobilisation des associations environnementales, et une pétition qui avait atteint 200 000 signatures en 1 semaine à la date du vote, pour demander que l’interdiction du glyphosate à 3 ans soit inscrite dans la loi, les députés réunis en première lecture ont finalement rejeté les amendements visant à inscrire dans cette loi la sortie du glyphosate.

Conditions d’élevage : mauvaise nouvelle pour les associations de protection animale

Du côté des conditions d’élevage, les annonces sont aussi réjouissante que celles qui concernent le glyphosate… Interdiction des cages pour les poules et les lapins, interdiction du broyage des poussins, interdiction de castrer à vif les porcelets : presque toutes les propositions qui permettaient de faire avancer la France vers plus de bien-être pour les animaux ont été rejetées.

Alors que les associations qui se battent pour les droits des animaux et promeuvent la diminution de la consommation de viande avaient déjà été déçues le mois dernier suite au fait que ni l’Assemblée ni le gouvernement n’étaient prêts à proposer un repas végétarien par semaine, le refus en masse de telles belles propositions est d’autant plus désespérant.

La question de l’étiquetage : un constat plus mitigé

Pour poursuivre le marathon des mauvaises nouvelles autour de la loi Alimentation, les amendements proposant l’affichage sur tous les supports publicitaires pour les denrées alimentaires de l’étiquetage Nutri-score ont tous été rejetés.

Seul rayon de soleil : un amendement proposé par la députée Barbara Pompili, et adopté après un vote serré, demandant une mise en place d’un étiquetage pour 2023 basé sur les critères suivants : "nourri aux OGM" ; "mode d’élevage"; "nombre de pesticide sur les fruit et légumes" ; "origine géographique sur les denrées d’origine animale".

Les autres informations à retenir sur la loi alimentation

De nombreux autres amendements ont été discutés, adoptés ou rejetés au sein de l’hémicycle.

Les + selon Bio Consom’acteurs

L’adoption des amendements proposant...

- l’inscription dans l’article 11 d’une part de 50% de produits de qualité dans les repas, dont 20% de bio, en 2022 en restauration collective. Taux qui devaient être définis par décret. Les députés ont finalement souhaité, par amendement, introduire directement dans le texte ces objectifs chiffrés.

- l’interdiction de bouteilles plastiques d’eau plate dans les cantines d’ici 2020

- l’obligation progressive des « doggy-bags » dans les restaurants, en espérant que cela ne crée pas plus de déchets jetables

- l’interdiction du terme « gratuité », ses dérivés et synonymes, dans la promotion d’un produit alimentaire

Les – selon Bio Consom’acteurs

- Le rejet de l’amendement proposant l’interdiction des publicités pour les produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés ciblant les enfants.

- et bien sûr… le refus d’inscrire l’interdiction du glyphosate à 3 ans dans la loi.

Pour aller plus loin :

-> Loi alimentation, règlement européen: les avancées pour l'agrriculture biologique

(*) : Le vrai nom du projet de loi est « projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable »

Alimentation/Santé

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