Appel Commun pour une convergence écologique et solidaire

En septembre dernier, Bordeaux accueillait Les Halles'Ternatives. Cette rencontre à l'échelle nationale a réuni le temps d'un week-end, acteurs de la société civile, associations environnementales et citoyennes ou encore citoyens engagés, tous militant pour une même cause : trouver des alternatives crédibles à l'urgence climatique.


Les Halles’Ternatives - Des rencontres inter-associatives 

Les 29 et 30/09/2018 ont eu lieu Les Halles’ternatives 2018 à Bordeaux. 17 réseaux régionaux, nationaux ou locaux se sont retrouvés pour une assemblée régionale des alternatives et des réseaux alternatifs sur les thèmes de la crise climatique et de l’accueil des réfugiés.

Dans une ambiance décontractée certes, les échanges et temps de réflexion n'en étaient pas moins sérieuses et engagées car le défi est de taille : accélérer la transition écologique.

Dans la logique des actions et décisions adoptées, un appel commun pour une convergence écologique et solidaire a été lancé. Co-rédigé à l'occasion d'un événement coordonné par Julien Lucy, relai local de BCA en charente maritimes, il appelle à une mobilisation citoyenne collective plus forte afin de mieux exercer notre pouvoir de décision et demander des comptes justifiés à nos élus.


Retrouvez l'intégralité de l'appel ci -après!

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Appel Commun : pour une convergence écologique et solidaire

Après des décennies d’alertes lancées, de conférences rassemblées, de tribunes signées, d’engagements prononcés, nous en sommes là : au pied du mur.
Un nouvel été particulièrement marqué par des manifestations claires et fortes des premières conséquences du changement climatique et des dégradations environnementales nous l’indique sans détour. Demain devient aujourd’hui, et nous avons plutôt deux ans que vingt pour changer le monde.
Le pragmatisme est aujourd’hui du côté d’une certaine radicalité, tant sont immenses les chantiers à mettre en œuvre, et la démission de Nicolas Hulot le 28 août dernier révèle bien l’insuffisance  des petits pas, en ces temps où le mot d’urgence est sur toutes les lèvres.
Un grand réveil citoyen est néanmoins à l’œuvre : il y a eu foule dans nos rues le 8 septembre, il y aura foule encore une fois le 13 octobre. 
L’Appel des Coquelicots lancé le 12 septembre dans Charlie Hebdo et signé depuis par nombre de chercheurs, artistes, personnalités publiques et politiques, est venu donner un exemple de mesure précise, immédiate, à mettre en œuvre : l’arrêt des pesticides, sans tergiversations.
Cet Appel a donné au mouvement un symbole : le coquelicot, fleur des champs, gracieuse et résistante, et pourtant disparue de nos paysages qu’elle parsemait auparavant, rompant la monotonie dorée du blé de ses éclats rouges.
A l’heure où les scientifiques, qui constatent l’érosion de la biodiversité et entrevoient ses désastreuses conséquences, sont tout aussi inquiets que les artistes, rêveurs et autres poètes, qui voient venir l’éclipse de la beauté du monde, nous avons tous à nous poser très sérieusement la question du sens et de la valeur que nous donnons à nos vies, et plus globalement au vivant.
Mais il y a pire, ailleurs, et nous sommes nous Occidentaux sur la partie haute du bateau qui coule. D’autres, au Sud, sont dans la soute et subissent de plein fouet les conséquences de notre modèle de développement ; nous les voyons arriver à nos frontières et nous bagarrons pour répartir 18 pauvres âmes entre les 512 millions que nous sommes. Déjà avant eux d’autres étaient venus, appelés par nous pour nourrir nos usines, et désormais relégués en banlieue de notre monde, mis au ban.
Absurdité d’un monde qui ne fait plus monde, où les fractures se creusent, suivant les lignes des frontières de nos Etats, de nos quartiers populaires en colère, de nos campagnes appauvries, et où les détresses s’accumulent au gré des délocalisations et des dévalorisations.  
La fragilisation désormais inévitable de nos écosystèmes, à l’échelle planétaire, introduit clairement une autre urgence : celle de (re)créer, à l’échelle locale et globale, des solidarités plurielles.
La résilience de nos communautés face aux chocs qui s’annoncent dépendra du fait que nous nous connaissons et nous entraidons, de notre capacité à être sensibles aux vulnérabilités des personnes qui nous entourent. Il nous faut dès aujourd’hui construire ces solidarités quotidiennes et locales, avec tous ceux présents dans nos territoires, d’où qu’ils viennent.
Sur la base de ces constats, le samedi 29 et dimanche 30 septembre, quinze structures représentant tant des acteurs œuvrant pour la transition écologique que des acteurs des solidarités, se sont réunies à Bordeaux dans le cadre des Halles’ternatives, pour affirmer la profonde imbrication de ces deux urgences- l’urgence climatique et l’urgence sociale- , et esquisser une convergence des mouvements. Nous partageons un même refus du repli identitaire et du déni climatique.
Nous, collectifs, associations, simples citoyen.e.s, acteurs tant dans le domaine de la transition écologique et agricole que sur les questions de solidarité, souhaitons appuyer les appels à mobilisation déjà lancés et inviter un public plus large encore à se joindre au constat de l’urgence sociale et écologique.

Nos engagements sont les suivants :
Nous soutiendrons et relaierons les Marches pour le Climat et l’Appel des Coquelicots et nous appellerons les membres et sympathisants de nos réseaux à grossir les rangs des rassemblements et des marches.
Persuadés de la nécessité de fédérer et de coordonner nos messages et nos actions, nous nous engageons à désigner au sein de nos organisations une personne référente chargée de favoriser la construction des actions entre réseaux mobilisés autour du climat et réseaux mobilisés sur les solidarités. Nous n'avons plus le temps de défendre nos intérêts propres au détriment des actions communes.
Ensemble nous souhaitons agir tant sur des projets très concrets que sur des mobilisations citoyennes et des démarches d’interpellation de nos élus.
Deux échéances électorales peuvent nous servir de cadre : les élections européennes d’avril 2019 et les élections municipales de 2020. Faisons entendre clairement et fortement nos voix à ces occasions !
 Nous travaillerons à développer des outils pour élargir la sensibilisation aux enjeux du changement climatique et des risques sociaux et environnementaux qu’il entraîne. Car c’est bien une bataille des cultures, des imaginaires et des représentations qui se joue.


Un autre monde est possible et nécessaire, construisons-le !

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