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Salon de l’agriculture 2012 : Osons la bio !

Séminaire international sur la bio, dégustations, pétition Osons la bio à signer: la bio avait sa voix au chapitre lors du salon de l'agriculture, qui s'est déroulé du 25 février au 4 mars 2012 à Paris.

Les fermes bio sont bien plus nombreuses dans les pays en développement que dans les pays riches: si 95% du marché de la bio se trouve en Union européenne et aux Etats-Unis, 95% des fermes bio se trouvent dans les pays en développement. Ce sont les chiffres que l’agence bio a présentés le 1er mars 2012, à Paris, lors d’un séminaire sur la bio, dans le cadre du salon de l’agriculture. Un exemple : il y aurait «400 000 fermes bio certifiées en Inde, contre 220 000 en Union européenne», selon Elisabeth Mercier, directrice de l’agence bio. La bio progresse en Europe, certes (+9% de surfaces bio entre 2011 et 2010), mais très inégalement selon les pays et les territoires. En Autriche par exemple, 20% des surfaces cultivées seraient bio. En Espagne, ce sont 6% des surfaces qui sont en agriculture biologique. Et la Tchéquie, qui émerge pourtant du régime communiste et de ses fermes d’Etat, en est déjà à 11% ! Pour mémoire, les la France ne dispose que de 3,7% de surfaces bio. Aussi, les modèles socio-économiques et agricoles sont loin d'être identiques. En Espagne par exemple, la bio concerne surtout «des fruits et légumes qui sont destinés principalement à l’exportation vers l’Europe du Nord, surtout pour la grande distribution», explique la directrice de l’agence. Une politique bien différente que celle de la Tchéquie, qui souhaite «atteindre 15% de surface agricole utile (SAU) en 2015 et 60% de production locale pour les produits bio commercialisés», selon Otakar Jiranek, directeur de la société tchèque Countrylife.

La Tchéquie dispose de quelques pionniers de la bio. Parmi eux, l'entreprise Countrylife. Fondée dans les années 90 par un ex-photographe, Countrylife commercialise aujourd’hui des produits bio, cultive des céréales et du maraîchage en bio, qui alimente ses restaurants bio dans la région de Prague. Bref, la société surfe avec succès sur la vague organique. Chaque année en septembre, à l’occasion d’un festival de la moisson bio qu’elle organise, Countrylife accueille «plus de 3000 personnes dans un village de 200 personnes». Là, elle dispense cours de cuisine, de danse, donne des conférences sur la bio, etc. Elle a également initié des cours de cuisine bio pour la restauration collective, «un travail ardu», précise Otokar. Malgré cette énergie, la Tchéquie continue de beaucoup importer de bio, comme l'Allemagne.

«Dépendre de l’importation est un grand risque: on ne peut avoir confiance uniquement dans un certificat, car la bio n'est pas une île totalement déconnectée des champs conventionnels, il peut y avoir des contaminations», constate Felix Prinz zu Löwenstein, président de Bölw, la fédération allemande de l’agriculture biologique (équivalent de la Fnab en France). Et d’ajouter que l’idéal dans la bio est de «connaître son vis-à-vis». La solution selon lui pour développer une bio locale, qui «écoute la nature au lieu d’essayer de la dompter» ? Les politiques doivent intégrer l’épuisement des ressources et la notion de bien commun dans le prix des aliments. L’idée : qu’il y ait une «concurrence loyale entre la bio et l’agriculture conventionnelle»  et qu’ainsi, la bio devienne «économiquement plus rentable».

Outre ce séminaire, l’Agence bio a eu du grain à moudre au salon de l'agriculture 2012 : à l'occasion des présidentielles, la Fnab et ses complices Bio Consom’acteurs ont invité sur le stand de l'Agence les visiteurs, en particulier les personnalités politiques, à signer la pétition Osons la bio ! Parmi les signataires : la candidate EELV Eva Joly et l’humoriste Marc Jolivet. La preuve en images:

 

Le salon de l'agriculture fut également l'occasion pour les agriculteurs victimes des pesticides, regroupés dans l'association Phytovictimes de se manifester: elles ont manifesté devant le stand de l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP). Parmi elles, Paul François, l'agriculteur charentais qui a récemment gagné son procès contre la société Monsanto. En voici quelques plans:


 

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