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Les différents impacts de l'huile de palme

Sur la déforestation

En Indonésie, premier producteur mondial d'huile de palme, les forêts tropicales et les tourbières riches en carbone ont été détruites au rythme annuel de 1,1 million d'hectares entre 2000 et 2005. Les palmiers donnent un rendement satisfaisant pendant 25 ans, après quoi le terrain qui les héberge est abandonné, son sol étant vidé de tout élément nutritif et gorgé de pesticides et herbicides comme le paraquat (puissant neurotoxique commercialisé par Syngenta, membre de la RSPO et interdit en Europe depuis 2007).

La déforestation s'accompagne de rejets de CO2 très importants suite aux incendies ainsi que de gaz rares comme le cyanure d'ammonium. Seule la saison des pluies vient à bout de ces incendies démesurés. En plus d'achever le sol et de rejeter dans l'atmosphère des substances toxiques, ils anéantissent des espèces et leur habitat : orangs-outans, léopards, ours Soleil, gibbons, rhinocéros et tigres de Sumatra.

La question foncière

L'ONG GRAIN a récemment mené une étude sur toutes les acquisitions de terres réalisées par des investisseurs étrangers depuis 2006. L’Afrique est la première cible d'une vague d'accaparement des terres. Les investisseurs européens et asiatiques se trouvent derrière deux tiers de ces acquisitions. Depuis l'an 2000, les accords conclus en Afrique subsaharienne concernent 56,2 millions d'hectares. Par ailleurs, 2,6 millions d'hectares répartis dans dix pays d'Afrique centrale et occidentale sont destinés ou déjà attribués à des projets de grandes plantations de palmiers à huile. Si les terres sont théoriquement détenues par l’État (77% en Afrique subsaharienne), elles sont exploitées par les populations locales. Les négociations entre les gouvernements africains et les investisseurs manquent souvent de transparence, les populations exploitant les terres étant rarement impliquées dans la signature des concessions accordées aux entreprises étrangères pour établir les plantations. Les conséquences pour ces populations sont désastreuses. L'interdiction d'accès aux forêts signifie perdre des sources de nourriture, de combustibles, d'eau ainsi que des terres cultivables et des revenus. Elles perdent leurs moyens de subsistance.

Sur le développement économique

Les organismes internationaux, les gouvernements et les investisseurs étrangers affirment que les investissements réalisés dans les terres arables des pays d'Afrique favoriseront le développement économique en apportant capitaux, infrastructures et emplois. L'Oakland Institute a étudié et analysé une trentaine d'accords d'acquisition des terres passés dans 7 pays différents, concluant : « Les promesses de développement économique à travers les investissements dans le foncier et l'agriculture sont souvent surestimées. Les investissements de grande échelle dans les terres peuvent certes améliorer certains indicateurs de développement macroéconomique, mais le fait est qu'ils engendrent une fragilisation des ressources publiques, ainsi que des coûts environnementaux et sociaux pour le pays concerné, et la perte de moyens de subsistance et d'opportunités économiques pour la population. L'analyse de différents aspects économiques liés aux investissements fonciers étrangers démontre que le potentiel de développement économique est, en fait, limité ».

Sur la santé

La consommation (et a fortiori la surconsommation) des acides gras saturés contenus dans l’huile de palme accroissent le risque de survenue des maladies cardiovasculaires et de la maladie d’Alzheimer. Sa présence dans de nombreux produits consommés quotidiennement doit donc être questionnée.

A propos du paraquat…*
 
En Février 2017, dans une actualisation du rapport «Paraquat, Unacceptable risks for users », publiée en 2011 par la Déclaration de Berne (devenu Public Eye), Pesticide Action Network Asia Pacific et Pesticide Action Network UK, on peut lire que le paraquat présente une toxicité 28 fois plus aiguë que le glyphosate. Le paraquat reste néanmoins le troisième herbicide le plus utilisé au monde. Syngenta continue de le vendre dans de nombreux pays en développement où il a été démontré qu’il est impossible de l’utiliser de manière sûre.
 
 
 
 

Merci à Ninon Guinel de nous avoir fourni ses précieuses notes.

 

 

 

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